En 1912, en Louisiane, la famille Dunbar part camper près d’un marécage infesté d’alligators. Au matin du 24 août, le petit Bobby, âgé de quatre ans, a disparu. Pendant huit mois, les recherches se multiplient : plongeurs, bénévoles, marécages fouillés, alligators éventrés — sans jamais retrouver l’enfant.
Un an plus tard, la police arrête un homme, William Cantrell Walters, voyageant avec un garçon blond d’environ cinq ans. La ressemblance avec Bobby est frappante, et l’enfant est immédiatement renvoyé chez les Dunbar. Au début, les parents doutent : ce n’est pas leur fils. Mais, peu à peu, convaincus par quelques cicatrices familières et les élans du petit qui les appelle “maman” et “papa”, ils finissent par croire qu’ils ont retrouvé Bobby.
Walters, lui, clame son innocence. Il affirme que le garçon s’appelle Bruce Anderson, fils de Julia Anderson, une domestique qui lui avait confié son enfant. Julia se présente alors, déclarant que c’est bien son fils — mais à l’époque, sa parole de femme pauvre et non mariée pèse peu. Walters est condamné pour enlèvement, et le garçon grandit sous le nom de Bobby Dunbar.
Des décennies plus tard, une des filles de Bobby entreprend de découvrir la vérité. Elle fait réaliser un test ADN entre elle et un descendant des Dunbar. Le résultat tombe : aucun lien de parenté. L’enfant élevé par les Dunbar n’était pas Bobby, mais bien Bruce Anderson.
Ainsi, le véritable Bobby Dunbar n’a jamais été retrouvé. Peut-être s’est-il noyé ce jour-là, englouti par le marécage. L’histoire, à la fois tragique et troublante, a inspiré le film ***Changeling*** de Clint Eastwood, avec Angelina Jolie — rappelant que parfois, la vérité met un siècle à remonter à la surface.
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